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— Que ne l’épousez-vous ?

— Ah ! sire, répondit Guizot, vous n’y songez pas : on la soupçonne d’être en correspondance avec le czar.

    bon père. Nous sommes loin d’effacer de leur histoire cet éloge, qui sent un peu l’épitaphe. Toutefois, pour ce qui concerne le ministre, nous élèverons quelques doutes. Il est difficile de croire aux qualités d’un homme qui pose éternellement pour mettre ces qualités en relief. Très souvent, au retour de la Chambre et après les discussions les plus orageuses, M. Guizot rentrait chez lui et se mettait à jouer au cheval fondu avec ses enfants. Mais il avait toujours soin de se laisser voir. Jugez de l’effet de l’anecdote quand on la racontait le lendemain : Henri IV ne pouvait plus soutenir le parallèle. Lorsque sa seconde femme et ses fils moururent, il porta lui-même leurs cadavres sur une table de marbre, les purifia, les aromatisa et leur rendit tous ces devoirs pieux en présence des domestiques. Il ne parlait jamais à sa mère que la tête découverte et en donnant les marques du plus grand respect. Chacun peut apprécier ces faits à sa manière ; mais nous éprouvons involontairement de la défiance pour l’homme qui pose jusque dans ses affections et dans sa douleur.