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aiment les dompteurs d’hommes. Or l’éloquence dompte comme le glaive : aussi leur prodigue-t-on le myrte et le laurier.

Tous les soirs, M. Guizot avait sa couronne de myrte.

Notez ici que nous ne le blâmons pas. S’il faut qu’un homme ait une passion, mieux vaut encore celle-là qu’une autre. L’indifférence de notre héros à l’égard de ces millions, que beaucoup de ministres ont empoché sans scrupule, provenait sûrement de son ardeur pour les doux triomphes. On ne peut songer à tout ni s’occuper de tout. Quand on aime l’amour, on oublie l’argent. Nous les savons par expérience.

Il aurait néanmoins été convenable que M. Guizot, en rentrant dans la vie politi-