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Thiers descendait, Guizot remontait. Quand le petit ministre était en haut, l’homme pâle était en bas[1].

Mais Guizot ne laissait pas longtemps la victoire à son ennemi. Fort de l’attachement du roi, qui lui permettait de braver l’impopularité, presque aussitôt on le voyait ressaisir l’avantage, et Thiers reprenait son rôle de moucheron.

L’homme de Gand finit par s’accoutumer aux piqûres. Déjà parfaitement insensible aux affronts, il brava les agaceries et continua sa route fatale.

Il faisait beau le voir à la tribune, avec son grand air, ses lèvres pédantes, et son

  1. M. Guizot mettait continuellement des espions aux trousses de M. Thiers, et celui-ci le lui rendait bien.