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Ici commence la fortune politique de M. Guizot.

L’air solennel du jeune professeur, la profonde estime qu’il avait de lui-même, son pâle visage et sa toilette sévère, tout prévenait en sa faveur ce qu’on est convenu d’appeler les gens sérieux. L’Académie le prônait, Suard continuait de le couvrir de son égide. On vanta ses cours dans toutes les feuilles publiques, et la foule prit le chemin de la Sorbonne pour aller l’entendre.

Il y a dans la nature humaine d’étranges anomalies.

Plus un peuple est fou et léger, plus il se laisse influencer et séduire par un extérieur grave, par une morgue soutenue.

— Tout le succès de Guizot est dans son