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Comme il se promenait par les rues de la ville, un portrait enluminé attire ses regards à l’étalage d’un libraire. Ce portrait offre sa ressemblance exacte, sauf des joues roses et des cheveux blonds.

Or notre enfant de Marseille est bronzé comme un Maure, et ses cheveux sont plus noirs que l’aile du corbeau.

Entrant dans la boutique, il demande :

— Quel est ce portrait ?

— C’est celui de M. Léon Gozlan, répond le libraire.

— Bah !… Voyez ma tête, dit l’original, ôtant son feutre. Permis à vous, monsieur, de contrefaire mes livres, mais ne contrefaites plus mes cheveux !

Avant de quitter Bruxelles, Léon Gozlan n’oublia pas de s’acquitter d’une commis-