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séquence, que vous m’apporterez beaucoup d’esprit et de verve. Mais, vous le saurez, mon cher, on n’entre ici qu’avec une haine. Si vous n’en avez point, empruntez-en une !

Nestor, dans ce nouveau rédacteur, fit une acquisition rare.

Dès le premier jour, Gozlan se montra de première force. Agressif de sa nature et frondeur, il donna bientôt au journal les articles les plus mordants et les plus acérés. Chacun tremblait devant ses attaques, et lui ne redoutait personne. Quiconque s’avisait de lui tirer un cheveu était sûr de se faire arracher un œil.

Parfois néanmoins il se montrait débonnaire et se contentait d’assommer l’agresseur avec l’arme dont on essayait de faire usage pour le combattre.