Page:Mirecourt - George Sand.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous l’avons vue chrétienne dans sa jeunesse. Aigrie par le malheur, elle a passé de la foi au doute ; puis elle s’est livrée à l’exaltation et à la révolte. À présent, nous allons la voir marcher sur la voie du repentir.

Mais, sur cette voie-là même, sa vieille rancune contre la société l’égare.

    qu’elle fit aux îles Baléares. Il lui arriva, en passant à Marseille, une aventure assez originale. Un vieux médecin, du nom de Covières, désirait offrir à dîner à l’auteur d’Indiana ; mais, en été, personne ne traite à la ville, et le docteur n’avait point de maison de campagne. Il fut obligé d’emprunter celle d’un maître maçon de ses amis, nommé Falke. Celui-ci, curieux de voir un écrivain célèbre, consentit à héberger tous les hôtes du docteur. Au dessert, il lui dit : « Ah çà ! tu m’avais promis de me montrer George Sand, et je ne le vois pas. » Covières lui désigna madame Dudevant, qui ne portait pas, ce jour-là, son costume masculin. — « Pardon, madame ! veuillez m’excuser, dit Falke. En vérité, je ne vous aurais jamais reconnue. Je ne savais pas qu’une femme pût être homme de lettres. »