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Dudevant, lut aux juges cette lettre singulière, et dit ensuite à l’époux confondu :

« Vous appelez cela du pardon ! dites plutôt que c’est de l’ignominie ! N’avez-vous pas forcé votre femme à quitter le domicile conjugal, en l’abreuvant de dégoûts ? Vous n’êtes pas seulement l’auteur des causes de cette absence, vous en êtes l’instigateur et le complice ; vous ne pouvez plus dire aux magistrats : Remettez entre mes mains les rênes du coursier, quand vous les avez lâchées. Pour gouverner une femme, il faut une certaine puissance d’intelligence, et qui êtes-vous, que prétendez-vous être, à côté de celle que vous avez méconnue ? Vous parlez de pardon ! Le pardon est le privilége des grandes âmes. Si vous vouliez obtenir le vôtre, il