Page:Mirecourt - George Sand.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Notre Malgache (je l’ai baptisé ainsi à cause des longs récits et des féeriques descriptions qu’il me faisait autrefois de l’île de Madagascar, au retour de ses voyages) s’enrôla de bonne heure sous le drapeau de la république.

« Tu l’as vu ; c’est un petit homme sec et cuivré, un peu plus mal vêtu qu’un paysan ; excellent piéton, facétieux, caustique, brave de sang-froid, courant aux émeutes, lorsqu’il était étudiant, et recevant de grands coups de sabre sur la tête sans cesser de persifler la gendarmerie dans le style de Rabelais, pour lequel il a une prédilection particulière.

« Partagé entre deux passions, la science et la politique, au lieu de faire son droit à Paris, il allait du club carbonaro à l’école