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C’est aux impressions de ce voyage plein d’accidents étranges, de rencontres saisissantes et de périls sans nombre[1], que l’art doit la magnifique création qui a porté d’un seul coup Félicien David au premier rang de nos compositeurs.

Après une longue et pénible traversée, l’ancien élève de la maîtrise d’Aix revit Marseille et la France.

Son voyage avait duré trois ans.

  1. Il fut attaqué, un soir, par toute une horde de maraudeurs arabes, qui entourèrent une vieille masure dans laquelle il s’était endormi. Un jeune domestique bédouin, couché en travers sur le seuil, le sauva par son sang-froid. Il parlementa, sans se lever, avec les Arabes, et leur dit : «  C’est un artiste d’Europe, un va-nu-pieds ; j’ai voulu le voler cent fois, et j’ai toujours trouvé sa poche vide. » Félicien, le pistolet au poing, écoutait derrière la porte cet étrange dialogue. Les Arabes remontèrent à cheval et s’éloignèrent.