Page:Mirecourt - Félicien David.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Car, dans notre maison, chacun avec courage
Se livre sans orgueil aux soins les plus grossiers
C’est un baron qui met la main à l’éclairage
Et récure les chandeliers !

Un savant avocat, qui d’esprit étincelle,
Écume la marmite, hache les épinards ;
Ce sont deux sous-préfets qui lavent la vaisselle ;
Un banquier plume les canards !

Un major des dragons brode et fait des reprises,
Un tendre soprano scie et monte du bois,
Un président de cour savonne nos chemises
Et met nos faux-cols à l’empois !

Un enfant d’Apollon nous décrotte nos bottes,
Un ancien auditeur a soin de nous brosser ;
Un duc et pair cultive oignons, poireaux et carottes,
Et mène les poules… coucher[1] !!!

  1. Les plaisanteries n’ont jamais été des raisons. Il est juste de laisser parler un peu les défenseurs de la religion saint-simonienne. Voici une note qui nous est communiquée ; le lecteur jugera :

    « Au point de vue moral, ils annonçaient que le progrès ne pourrait s’accomplir, s’il ne marchait de front avec l’affranchissement de la femme. Ils la fai-