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et à opérer partout où le besoin s’en fait sentir. Il obéit ; mais ceux qu’il ampute ne coûtent pas à l’État de longs frais de convalescence[1].

Jusque-là, tout son art chirurgical a eu la saignée pour limite, — et encore, à l’exemple de son ami Véron, manque-t-il parfois la veine.

À son retour en France, notre héros montre fièrement à ses amis un trophée de Navarin. C’est la dépouille complète d’un Turc, avec le cimeterre et l’Alcoran.

  1. « — M. Sue, nous disait, il y a peu de temps, un vieil officier qui se trouvait à bord du Breslau, avait toute la maladresse d’un novice jointe à l’aplomb d’un vieux chirurgien. Si le gaillard craignait pour ses propres bras et pour ses propres jambes, en revanche il tailla les jambes et les bras d’autrui avec beaucoup de sang-froid. »