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Très-riche et comblé de faveurs, Jean-Joseph n’avait plus rien à désirer, si ce n’est le titre de baron. Déjà l’Empereur l’avait accordé par lettres patentes à Boyer, Portal et Corvisart ; mais Joséphine sollicita vainement le même brevet pour son médecin.

— Je ne fais barons que les princes de la science, dit César, qui s’humanisait parfois jusqu’au jeu de mots[1].

  1. Voulant donner à Napoléon une plus haute idée de son savoir, le docteur s’avisa de soutenir, vers cette époque, une thèse étrange, et qui lui valut, par sa bizarrerie même, une sorte de popularité. Il prétendit que les patients de la guillotine, après la séparation de la tête du corps, éprouvaient d’atroces souffrances. Cabanis et d’autres médecins habiles eurent beau démontrer l’impossibilité du fait, l’opinion accréditée par le père d’Eugène l’emporta sur leur logique, sinon chez les hommes de science, du moins chez les hommes sensibles.