Page:Mirecourt - Balzac.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quefois le démon. Ruses du sourire, perfidies du geste, diplomatie du regard, rien n’échappe à cet anatomiste habile. Le génie de la création lui-même semble lui avoir donné la clef de tous ses mystères[1].

Quand on compare les femmes de Bal-

  1. M. de Balzac a reçu dans sa vie dix ou douze mille lettres de femmes qui se reconnaissaient dans ses livres et lui témoignaient leur admiration. Les femmes ont contribué beaucoup à le mettre à la mode. On se rappelle le livre de madame de Girardin qui a pour titre la Canne de M. de Balzac. « Cette fameuse canne, dit notre ami Champfleury, la dernière des cannes à glands connue, et qui frappait joyeusement les dalles du trottoir de la porte Saint-Martin aux jours mémorables de la représentation de Tragaldabas. » Champfleury connaissait beaucoup Balzac. Il était un des plus grands admirateurs de son talent descriptif. Deux mois avant sa mort, le célèbre écrivain, recevant la visite de son jeune confrère, lui fit voir pour la première fois sa galerie de tableaux. « Eh ! s’écria Champfleury en se frappant le front, je connais cela ! Attendez donc… mais oui, parbleu ! c’est la galerie du Cousin Pons ! »