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lutin qui popularisait chaque soir ses plus belles créations[1].

Il se hâta de courir au-devant de l’actrice, et ils s’embrassèrent comme de vieux amis.

Béranger ouvrit à mademoiselle Déjazet sa modeste chambre.

— Depuis sept ou huit ans, lui dit-il, je ne vous voyais plus que dans vos portraits.

— Et moi, dit l’excellente fille, je vous voyais toujours dans mon cœur.

Ils se regardèrent ensuite longtemps sans proférer une parole : l’émotion de la jolie visiteuse avait gagné le poëte.

— Voulez-vous que je vous chante une

  1. Naturellement timide, il craint toujours d’être reconnu ; les curiosités indiscrètes l’embarrassent.