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mante, adorée de ses deux frères, et qui n’était jamais plus heureuse que le jour où elle pouvait les embrasser au seuil du manoir.

Un oncle paternel avec sa femme complétaient la réunion.

Cet oncle existe encore et se nomme M. Desherbiers[1]. Il était sans fortune. Un soir, le poète lui dit :

— Dans trois jours nous célébrons ta fête, mon oncle. Veux-tu que je te donne pour bouquet une sous-préfecture ?

— Ma foi, je le veux bien, répondit M. Desherbiers.

Le poëte ouvrit un secrétaire, prit une

  1. Madame de Musset est une demoiselle Desherbiers. Son frère épousa la sœur de Roehn le peintre, ancienne maîtresse de pension, un peu guindée, un peu pédante, et qui n’était pas très aimée dans la famille.