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Ô ma fleur ! ô mon immortelle !
Seul être pudique et fidèle
Où vive encor l’amour de moi !
Oui, te voilà, c’est toi, ma blonde,
C’est toi, ma maîtresse et ma sœur !
Et je sens, dans la nuit profonde,
De ta robe d’or qui m’inonde
Les rayons glisser dans mon cœur.


LA MUSE

Poète, prends ton luth : c’est moi, ton immortelle,
Qui t’ai vu, cette nuit, triste et silencieux,
Et qui, comme un oiseau que sa couvée appelle,
Pour pleurer avec toi descends du haut des cieux.

Il semble, au ton général de ces derniers morceaux, que M. de Musset a voulu faire un pas vers la poésie tendre et religieuse.

Par malheur, il s’est arrêté depuis cette époque, et n’a presque plus rien donné au public, si ce n’est le Merle blanc, délicieux petit chef-d’œuvre en prose, qui, à lui seul, eût suffi pour assurer le succès