Page:Mirecourt - Alfred de Musset.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Toujours est-il que M. Buloz ne corrigea rien.

Quand il allait demander de la copie au poëte, celui-ci répondait :

— Envoie-moi ce soir cinquante francs et une bouteille d’eau-de-vie, sinon tu n’auras pas ton proverbe.

Il fallait en passer par là.

Le lendemain le proverbe était fait et la bouteille bue.

Quand on lit ces adorables créations, ces pages si fines, si délicates, où l’esprit court de ligne en ligne, d’un bout à l’autre du dialogue, comme un feu follet resplendissant, on se refuse à croire qu’elles aient pu être enfantées de la sorte.

Bah ! s’écrieront quelques bourgeois, ventrus au physique et myopes au moral,