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À cette époque, il était presque pauvre.

Sa famille ne possédait qu’un médiocre patrimoine, et tout l’argent de ses premiers livres avait disparu en profusions de jeunesse.

Trop orgueilleux pour laisser voir son manque de fortune, il dépensait régulièrement en trois jours les sommes qu’il touchait à la Revue des Deux-Mondes, menant une véritable existence byronienne, un train d’enfer, et disparaissait ensuite pour aller s’enfermer à la Ferté-sous-Jouarre, chez les paysans, où il vivait de fromage pendant six mois.

Le duc d’Orléans devina cette gêne, et le contraignit à accepter un emploi de bibliothécaire au ministère de l’intérieur, où il n’y a jamais eu de bibliothèque.