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vres se déchirent quelquefois, mais ne se lisent jamais.

— Voilà sa place ! dit Gérard, justice est faite. Dévoré par un chagrin inexplicable, dont il ne confiait le secret à personne, Alfred de Musset s’engagea de plus en plus chaque jour dans la voie dangereuse du travail par surexcitation[1].

Chez lui, la matière semblait avoir fait le serment de tuer l’esprit, ou plutôt c’était l’esprit qui cherchait à se suicider par la matière.

En lisant les Confessions d’un enfant du siècle, parues en 1836, on comprend

  1. Il n’écrivait jamais sans avoir un flacon d’eau-de-vie sur sa table, et souvent il se faisait amener, comme les peintres, un modèle vivant, dont les poses plastiques venaient en aide à ses inspirations.