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Ce dernier trait nous paraît monstrueux. Une poésie de premier ordre ne rachète pas l’immoralité d’un tel sujet.

Quelquefois, du sein de ces ténèbres où s’agite la honteuse débauchée, jaillit un splendide éclair. Au rythme frénétique de la passion succède un chant suave, qu’on écoute avec délice et qui repose le cœur. On a fait la découverte d’une oasis au milieu des sables embrasés du Sahara.

Gais chérubins, veillez sur elle.
Planez, oiseaux sur notre nid ;
Dorez du reflet de votre aile
Son doux sommeil que Dieu bénit.

Et plus loin :

Que j’aime à voir dans la vallée
Désolée
Se lever comme un mausolée
Les quatre ailes d’un noir moutier !
Que j’aime à voir près de l’austère
Monastère,