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par ce souffle ardent de volupté brutale, qui chauffe le désir et fait bouillonner les sens ; mais, presque aussitôt, l’exaltation tombe, le dégoût lui succède, ou, pour mieux dire, on se sent pris d’une pitié profonde à l’aspect de ce noble génie qui s’égare, en écoutant ces beaux vers, consacrés à peindre des scènes d’orgie, de meurtre et de scandale.

Il nous semble voir un aigle se métamorphoser en papillon de nuit et brûler son aile puissante à la veilleuse d’une alcôve.

Portia, le troisième poème du livre, est une œuvre insensée, pleine de sang et d’opprobre, où le mépris pour la vieillesse est affiché de la manière la plus outrageante :

Ô vieillards décrépits, têtes chauves et nues !
Cœurs brisés dont le temps ferme les avenues !