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le moment venu, qu’à les lâcher, et même qu’à les dénoncer, à les accabler de tous les crimes qu’on voudra !… Je sens en moi, je sens grandir en moi, aux heures de péril, l’âme de ce héros admirable et méconnu : Judas !… La vérité est que ces gens ne m’intéressent pas… Ils n’ont aucune importance parisienne… Ils ont des tailleurs déplorables et de ridicules bottiers… C’est un peu humiliant de conspirer avec Drumont, dont les vêtements sont aussi dégoûtants que mon âme !… Moi, c’est différent… Je suis une force !… je suis nécessaire à Paris, à la vie élégante de Paris… Comment concevoir, sans moi, une première représentation…, une fête de charité…, un bal chez Boni de Castellane ?… Et que deviendraient