Page:Mirbeau - Théâtre II.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Commissaire, exalté.

Et puis moi qui ai de l’imagination, qui suis un cérébral… (Flora hausse les épaules) un passionnel… (Plus bas, tout près de l’oreille.) un aberrant… Eh bien, oui… là… un aberrant… quand tu arrives dépeignée… déchirée… un peu violée… te débattant, comme un pauvre petit oiseau, entre les grosses pattes de mes braves sergots… qu’est-ce que tu veux ? ça me met… tout de suite… en belle humeur… ça me fouette le sang… ça me…

(Il veut l’étreindre davantage.)
Flora, elle se lève.

Tu me dégoûtes… Tu es un gros égoïste… tiens… un vieux débauché… un sale type… Et tu ne me contes que des blagues !… Et ta femme ?… Ah ! ah !… je m’en fiche… moi… de ta femme.. Es-tu marié, seulement ?… Est-ce que je sais ?

Le Commissaire, se levant aussi.

Flora !

Flora

Et ton théâtre ?… Monsieur revient toujours du théâtre… Comme c’est naturel !

Le Commissaire

Mon service…

Flora

Ah ! je le vois d’ici, ton service… Il est propre, ton service… De sales grues…