C’est Madeleine !… c’est Madeleine !… Écoutez Madeleine… Écoutez !
Jean vous a parlé durement… injustement… Il a eu tort… Mais vous avez eu un tort plus grand, vous, en excitant sa colère, en provoquant sa violence… par d’odieux soupçons et de lâches calomnies !… Vous auriez dû savoir qui les répand… qui les propage… et dans quel but… Et cette boue dont on voudrait atteindre un homme redouté, il fallait la laisser aux sales doigts qui l’ont pétrie !…
C’est vrai !… c’est vrai !…
Parle, Madeleine… nous avons confiance en toi !
Depuis le commencement de cette longue et douloureuse grève, Jean s’épuise à vous aimer, à vous servir, à vous défendre contre vos ennemis et contre vous-mêmes, qui êtes vos pires ennemis… Il n’a qu’une pensée… vous… encore vous… toujours vous !… Je le sais… et je vous le dis, moi la compagne de sa vie… moi la confidente de ses rêves, de ses projets, de ses luttes… moi qui n’étais qu’une pauvre fille, et qui pourtant ai pu puiser, dans son amour, assez de courage, assez de foi ardente, pour que j’ose vous parler comme je le fais, ce soir… moi, moi, l’enfant silencieuse et