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grandes chasses, où l’on voit des gens dévoués dépenser trois cent mille francs, par an, à nourrir des faisans.

Capron

« L’utilité économique des grandes chasses », voilà le mot…

Duhormel

Car enfin… la main sur la conscience… est-ce qu’un pauvre — un braconnier par exemple — pourrait dépenser trois cent mille francs, à nourrir, dans une chasse, des faisans ?…

Capron, à Robert.

Parez ce coup-là, jeune homme…

Duhormel

Et ces trois cent mille francs… où vont-ils ? Ils vont à tout le monde… à la masse…

Capron

Admirez combien la Société est maternelle… au braconnier lui-même.

Duhormel

Bien entendu… chacun en profite…

Capron

Irréfutable ?… Économiquement, scientifiquement, mathématiquement irréfutable… Toute la question est là…

Duhormel

Et elle est encore en ceci que mon exemple prouve