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ACTE DEUXIÈME


Un atelier luxueux. Grande porte au fond, ouverte à deux battants sur un riche vestibule, éclairé par une large baie qui s’inscrit en perspective dans le rectangle de la porte. On aperçoit, dans le vestibule, la rampe d’un escalier monumental, toute dorée, des statues, aux murs des tapisseries anciennes et des tableaux que coupent les lignes carrées de la porte. Dans l’atelier, une grande baie, à droite. Porte à gauche, dissimulée par une portière de soie brodée. Chevalets supportant des toiles. Selles drapées avec des statuettes. Sur les murs blancs, des tapisseries, des étoffes précieuses, des études.



Scène première

LA MÈRE CATHIARD, UNE FEMME DE CHAMBRE
La mère Cathiard est dans l’atelier, attendant Geneviève. Elle regarde tout, meubles, tapis, bibelots, avec des yeux où se mêlent des sentiments d’admiration et de haine. Une femme de chambre visiblement la surveille, tout en rangeant quelque bibelots, en assujettissant quelques fleurs dans des vases. Elles ne se disent rien… Quand la femme de chambre regarde la mère Cathiard, elle a des moues insolentes, des dédains qu’elle ne prend pas la peine de dissimuler. Jeu de scène.


La Femme de chambre, entendant des pas dans l’escalier.

Voici mademoiselle…

Entre Geneviève. La femme de chambre sort.