des contes joyeux… ce sont des paroles graves, puisque c’est de l’amour… (Mouvement de Madeleine.) Et le moment de vous les dire ces paroles… est grave aussi… (Il montre la porte de la chambre.) puisque c’est de la mort… (Madeleine frissonne.) Madeleine, je vous donne ma vie… voulez-vous me donner la vôtre ?… (Madeleine s’interrompt de travailler, et regarde Jean avec des yeux d’adoration et de tristesse.) Madeleine, répondez-moi…
Je ne puis quitter le père… je ne puis quitter les enfants qui n’ont plus que moi, maintenant…
Je ne vous demande pas de déserter votre devoir… je vous demande de vous aider à l’accomplir, autant qu’il me sera possible… Nous ne serons pas trop de deux pour cela…
Mon père vous aime, Jean… mais il a peur de ce que vous êtes… vous êtes un mystère pour lui… Et lui, c’est un homme si timide !… Il sait bien que vous êtes ici, en passant… que vous partirez d’ici, bientôt… Hier, il disait encore : « Oh ! Jean a dans la tête des choses qui ne sont pas bonnes… il lui arrivera malheur ». Mon père ne voudra pas que je sois à vous…
Vous vous appartenez, toute… vous n’êtes à personne d’autre qu’à vous-même… Nul n’a le droit de décider de votre destin…