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chevaux… Ah ! les gaillards… (Présentant sa femme.)Mme Isidore Lechat… ma femme…

Nouvelles salutations.
MADAME LECHAT

Messieurs…

ISIDORE

Mlle Germaine Isidore Lechat… ma fille… (Salutations. Germaine incline légèrement la tête.) Un beau parti… ah ! ah !… Mauvaise tête quelquefois… mais bon cœur… comme son père… Et une intellectuelle, s’il vous plaît ! La maladie du jour… demandez la maladie du jour… N’est-ce pas, fillette ?… Les marquis décavés et les princes sans le sou… n’ont pas besoin d’affronter le mal de mer pour se payer une forte dot… (Désignant sa fille.) L’Amérique chez soi… Ah ! ah !…

GERMAINE

Ah ! mon père, je t’en prie !…

ISIDORE

Et modeste… Ça va bien… ça va bien… (Il tire de sa poche des journaux qu’il distribue à sa femme, à sa fille, à Garraud.)… Mes enfants… un fameux numéro… aujourd’hui… Il y a un article… un éreintement du blé… je ne vous dis que ça… (À Garraud.) Lisez-le… (Garraud déplie le journal.) À la seconde page… trois colonnes… signées : Parsifal… (À sa femme.)… Il est de ton protégé… le petit Rampon… Il monte… il monte beaucoup… le petit Rampon… Charmante nature… d’ailleurs… Et une plume !…

MADAME LECHAT

Je te l’avais bien dit… Il ira loin…