Page:Mirbeau - Théâtre I.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.

GERMAINE

Je refuse… (Au marquis.) Et je regrette que mon père n’ait pas même songé à me consulter avant cette entrevue… Il nous eût évité à tous… une scène pénible et humiliante…

ISIDORE, avec des expressions basses… des intonations humiliées.

Mais non… mais non… monsieur le marquis… Ma fille n’a pas entendu… n’a pas compris… L’étonnement, sans doute… la joie… l’orgueil… Elle accepte…

GERMAINE, plus âpre.

Je refuse… Pourquoi m’obliger à répéter toujours la même chose ?…

ISIDORE

Ça… par exemple… c’est un peu fort…

LE MARQUIS, amer et vexé.

Vous trouvez, sans doute, la maison de Porcellet indigne de vous, mademoiselle ?

GERMAINE

Vous vous trompez, monsieur…

ISIDORE

Parbleu !… Qu’est-ce que je disais ?

GERMAINE, avec tristesse.

La fille de M. Isidore Lechat n’a pas le droit de trouver indigne qui que ce soit… Non… je refuse… parce que je ne suis pas libre…