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Hélas !… C’est la lutte aussi qui va commencer, cette lutte terrible, harcelante, qui, désormais, sans un répit, d’amertumes violentes en déceptions douloureuses, de pauvretés en misères, d’humiliations en refus, le mènera jusqu’à la mort… Lutte qui put terrasser son corps, pourtant si robuste, mais qui, par un prodige vraiment émouvant, laissa son âme intacte, pure de toute haine, et, aux jours les plus sombres, au fond des plus noires détresses, toute fleurie de bontés vivaces et d’espoirs nouveaux !…

J’ai lu une lettre que Franz Servais, au plus fort de cette lutte, écrivit à l’un de ses plus chers amis. Il avait reçu d’un grand éditeur de musique une proposition à peu près acceptable ; acceptable en ceci que, par extraordinaire, on ne le dépouillait pas complètement de son œuvre. L’occasion était trop rare et à ce