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et autre que de la musique, qui se présentait avec la force conquérante d’un élément, avec le fracas d’un cataclysme… Mais son amour pour le divin Gluck, ainsi que sa conception de l’art, ordonnée, nuancée, aux lignes si pures, aux accents si profondément humains, sa certitude que la musique ne doit être que de la musique, ne s’exprimer que par de la musique, n’en furent pas une minute diminués, ni nullement altérés. Il poursuivit son œuvre tranquillement, sereinement, avec la même confiance, comme si un grand orage n’avait pas bouleversé le ciel de l’art… Non qu’il fût réfractaire à cette nouveauté — personne, mieux que lui, n’en sentait l’élan sublime, la puissance ardente et passionnée — car il avait l’esprit ouvert à toutes les beautés – mais il garda invinciblement le culte de celle