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Elle est perdue !… Ah ! Depuis cette triomphale soirée, sans lendemain, hélas ! quelle marche au Calvaire recommence pour le pauvre Franz Servais !… Promesses éludées, indifférence, refus brutaux, il a tout à souffrir, tout à endurer… Et la misère vient, plus lourde, plus âpre, plus harcelante… Ce sont les jours noirs, les luttes, les longues détresses, sans une lueur dans cette nuit qui de plus en plus s’épaissit… Mais Franz a la foi… Il a cette folie sublime de l’artiste qui tient lieu de pain, de feu, de vêtements, et qui, du plus sombre désespoir, fait surgir, toujours rayonnante, l’espérance ! Et il a raison d’espérer !… Voici que le grand-duc de Saxe-Weimar veut réparer cette injustice… Il veut être pour Franz Servais ce que Louis de Bavière fut pour Wagner… Tout est