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SÉBASTIEN ROCH

naissent les gens qu’ils n’ont jamais vus… Quelle organisation !

À la maison, M. Roch ne sentit point qu’un vide s’était fait, que quelque chose de cher — une habitude, une affection, une petite vie candide et remuante chaque jour mêlée à la sienne — allait lui manquer désormais. Et lorsqu’il passa devant la porte, restée entr’ouverte, de la chambre où son fils avait vécu, près de lui, il n’y arrêta pas un regard triste, et n’éprouva au cœur aucun sursaut. Il se coucha, s’endormit, comme de coutume, d’un sommeil profond, rythmé par de sourds ronflements.