qu’ici… Le bon Dieu protège nos arbres… Le bon Dieu est bon, allez ! Ah ! qu’il est bon !
Dans le parc, devant les statues de la Vierge, les autels rustiques, les grottes ornées d’images pieuses, le frère, haletant, commandait.
— Allons !… Une petite prière, monsieur Sébastien Roch !
Et ils s’agenouillaient, le frère faisant de grands signes de croix, Sébastien les yeux perdus au loin, aspirant l’odeur des feuillages, écoutant les bruits. Entre les troncs, entre les feuilles, par-delà les terrasses, dans l’éloignement, s’étendait la façade du collège, muette et grise, sommée du mensonge de sa croix. Jamais ils ne croisaient aucun être vivant. Dès qu’au tournant d’une allée, ils apercevaient la silhouette d’un Père, ils rebroussaient chemin ou s’enfonçaient dans une sente. Sébastien crut reconnaître, une fois, le Père de Marel ; une autre fois, il s’imagina voir Bolorec qui passait, accompagné d’un frère, comme lui.
— Mais non !… mais non !… Ce n’est pas ça ! protestait le frère… ça n’est rien du tout… Et que voulez-vous que ce soit, monsieur Sébastien Roch ?
Le reste de la journée, enfermé dans sa chambre, il employait les heures interminables à rêver, à se désoler, à regarder les nuages fuir au-dessus des toits. Trop inquiet, trop préoccupé, pour s’astreindre à une besogne calme, il ne lisait aucun des livres qu’on lui avait apportés, et ne cherchait pas à se distraire par un travail quelconque. Au moment des récréations, il s’accoudait à l’appui de la fenêtre ouverte, et il écoutait le bruit lointain des cours, ce bourdonnement familier et confus