Page:Mirbeau - Protégeons-nous les uns les autres, paru dans Le Journal, 25 février 1894.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce qu’il faudrait souhaiter, c’est que la liberté n’ait aucune limite, ne fût bornée à aucune frontière. Certes, il y aurait d’abord un bouleversement dans nos habitudes, un effarement, du désordre. L’homme est misonéiste, et ce qu’il ne connaît pas, il le redoute comme un danger ; mais tout se tasserait, car tout se tasse ; tout se transformerait, car tout se transforme, et la nécessité, qui créa nos organes, saurait vite découvrir, dans les trésors inviolés de l’inépuisable, de l’infinie matière, de nouvelles richesses,