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dormaient sur les rideaux et sur les meubles. Et ton si joli et si triste visage apparaissait hors des draps, calmement effleuré par la clarté discrète. Un de tes bras pendait, nu, cerclé au poignet d’un bracelet d’or brun. L’autre, nu aussi, était mollement replié sous ta nuque, ta noire et odorante nuque. Tu souriais d’un bon sourire. Tes lèvres m’aimaient ; et, en me regardant, tes deux yeux brillaient, humides, comme deux lacs hantés de la lune. Je t’ai crié : « Jeanne ! ma petite Jeanne ! » Et toi, si amoureusement, tu m’as répondu : « Henri ! mon petit Henri ! »

« Je t’ai vue cette nuit. Un homme est entré — un homme petit, riche et laid — est entré dans ta chambre toute tiède et toute close. Il s’est déshabillé lentement, et, lentement, près de toi, dans le lit, s’est couché, près de toi ! Et alors j’ai entendu des rires, des petits rires étouffés dans l’oreiller, des rires de lui, des rires de toi ; et