Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
tandis que moi, ils me battaient et me poursuivaient de leurs bâtons et de leurs fourches… Voyez, tout mon corps saigne…
LE PASSANT. — Que vas-tu faire ?
L’OUVRIER. — Je marcherai encore ; encore je frapperai aux portes des riches.
LE PASSANT. — Si les portes des riches se ferment à ton approche ?
L’OUVRIER. — Je demanderai l’aumône aux pauvres gens, sur les grand’routes.
LE PASSANT. — Si l’on ne te donne rien ?
L’OUVRIER. — Je m’embusquerai au détour des chemins nocturnes, et je tuerai.
LE PASSANT. — Dieu te défend de tuer.
L’OUVRIER. — Dieu m’ordonne de vivre.
LE PASSANT. — Dieu te garde, l’ami !
⁂
La forêt flamboie. Sur leur rose tapis de feuilles tombées, les allées étouffent le bruit des pas, et les clairières, dans les taillis qui