Page:Mirbeau - Lettres de ma chaumière.djvu/411

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vetés charmantes des premières impressions, « nos duellistes » se reprochèrent de n’avoir pas, pendant ce voyage mortel, empli suffisamment leurs regards du spectacle des choses qu’ils ne reverraient plus. Ils ne reverraient plus ces montagnes superbes, ces coquets villages au toit plat, ces cascades blanchissantes, ce ciel gris-perle, où, petites taches bleues, planent les aigles et les balbuzards. Et les parties aux grottes d’Ussat, et les pêches au lac de Bethmale, et, tous les soirs, après dîner, le mazagran, la pipe qui se culotte lentement, les émotions de la poule au billard, et de la manille !

Pescaire pleura, pleura ; Cassaire, agenouillé au bas de son lit, pria, pria. Quelle nuit !

Ainsi que l’avait prévu l’aubergiste, les douaniers, qui cernaient la frontière, furent