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rement que la rencontre aurait lieu en Andorre, qu’on se battrait au pistolet, et que ce serait terrible.

Pendant ce temps Pescaire et Cassaire, se promenaient, sur le Cours, à cinquante pas l’un de l’autre, chacun suivi de ses amis, chacun faisant des gestes farouches et roulant des yeux épouvantables.

Pescaire disait :

— Je le tuerai ; j’ai soif de son sang.

Cassaire hurlait :

— Il aura son compte ; il me faut sa vie.

Tous deux affirmaient :

— L’un de nous doit disparaître.

La difficulté fut de trouver des pistolets convenables. L’armurier ne possédait que des revolvers et des pistolets Flobert. Les armes, cependant, ne faisaient pas défaut dans la ville, mais à celle-ci le chien manquait, à celle-là, la gâchette, à toutes quelque chose d’essentiel. Les témoins durent se contenter d’une paire de pistolets d’arçon