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armoires, sur les tables, au-dessus des tableaux, partout, des oiseaux empaillés en des attitudes dramatiques, qui portaient, pendues à leur col, des plaques de cuivre sur lesquelles étaient gravées des inscriptions comme celle-ci :


HÉRON ROYAL

tué par

M. THÉODULE LECHAT,

propriétaire du domaine de Vauperdu,

dans sa prairie du Valdieu,

le 25 septembre 1880.


Je remarquai aussi, dans une jardinière de marbre qui se creusait au bas d’une grande glace, des sabots, des pantoufles, des socques de caoutchouc, tout un pêle-mêle d’objets bizarres et affreux.

Lechat ne tarda pas à revenir accompagné de sa femme. C’était une personne petite, grosse et souriante, qui roulait plutôt qu’elle ne marchait. Elle avait des yeux qui ne manquaient ni de finesse, ni de franchise, et un