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braconner… Des fois, ça rapporte, mais il y a bien aussi de la morte-saison… sans compter les gardes qui vous traquent, les procès, la prison… Mon Dieu ! la prison, ça va encore !… On est nourri, et puis on y fait des collets en attendant de sortir… Je vous le demande, monsieur le président, qu’est-ce vous feriez à notre place ?… Travailler au loin ?… aller s’engager dans les fermes ?… Mais si on dit que nous sommes de la Boulaie-Blanche, c’est comme si on arrivait de l’enfer… on nous chasse à coups de fourche… Alors, il faut bien voler !… Et quand on se décide à voler, il faut aussi se décider à tuer… L’un ne va pas sans l’autre… Si je vous raconte tout cela, c’est qu’il faut que vous sachiez ce que c’est que la Boulaie-Blanche, et que la faute en est plus encore aux autorités, qui ne se sont jamais occupées de nous, et qui nous isolent de la vie, comme des chiens enragés et des pestiférés.

« Maintenant, j’arrive à l’affaire.

« Je me suis marié, il y a juste un an, et