ques de tous genres, où la récolte serait bonne. Seulement, voilà, les vieux, on n’en finit jamais de les estourbir… Le surin s’ébrèche sur leurs os… Ils ont un sacré cuir, dont on ne peut pas venir à bout. C’est le diable à tuer !
Ils racontaient de sauvages histoires, d’horribles et lentes agonies de vieux, dans le farfouillement du couteau ; épouvantables boucheries, crimes atroces, évoqués avec des voix grasses, ricanantes et qui, loin de me faire frissonner d’horreur, m’exaltaient plus que des poèmes et des musiques un artiste, me soûlaient plus que l’alcool un ivrogne, me faisaient monter au cerveau l’ardente fumée des ivresses de sang. Plusieurs fois, les coudes sur la table, le menton tout dégouttant de vin dans les mains, graves et tranquilles, nous philosophions sur le moyen de nous introduire, la nuit, chez le vieux Bombyx…
— Je le connais… Ce qu’il doit avoir la peau dure, celui-là ! Ah ! malheur ! c’est tanné !… disait l’un.
— Faudrait partager avec le valet de chambre… et il n’a point une gueule d’honnête homme… disait l’autre.
— Y a du pour… y a du contre !… disait un troisième. C’est chanceux.
Et un quatrième me disait :
— Ses éteignoirs !… Qu’est ce que tu veux que nous fichions de ses éteignoirs ?
Ce projet, pourtant, me souriait. Vingt fois je le remis