jours-là, il devenait fou ; et on ne pouvait le rassasier. Il eut trois indigestions de lapin dont il faillit mourir, la pauvre bête, et auxquelles je dus opposer des remèdes énergiques et de solides purgations.
Le malheur voulut que, par faiblesse, par perversité, peut-être je l’accoutumasse aux boissons alcooliques. Quand il y eut goûté, il se refusa, avec un entêtement colérique, à en boire d’autres. Chaque jour, il avalait son verre de fine champagne, comme un homme. Il n’en éprouvait aucune gêne, aucun trouble, aucune ivresse. Buveur solide, il « portait la boisson », comme un vieux capitaine. Il prit aussi l’habitude de l’absinthe, et parut s’en trouver bien. Son pelage avait foncé, ses yeux ne pleuraient plus, toute trace d’anémie avait disparu. Et, quelquefois, je surprenais, dans son regard, d’étranges préoccupations, et comme des lueurs de luxures. Certain qu’il rentrerait à son gîte, par les belles nuits chaudes je le lâchais dans le bois, à l’aventure, et le matin, dès l’aube, il était là, près de la porte, attendant qu’on lui ouvrît. Presque tout le jour, il dormait d’un sommeil de plomb, réparant ainsi ses débauches nocturnes.
Un matin, je le trouvai étendu sur sa litière. Il ne se leva pas à mon approche. Je l’appelai. Il ne bougea pas. Je le pris dans ma main ; il était froid. Pourtant, il respirait encore… Oh ! son petit œil, et le regard qu’il me lança, qu’il eut encore la