murs effondrés, des poutres embarrassées, des cendres qui fumaient.
Calme, souriante, avec sa coiffe blanche, son petit châle et sa guimpe bien propre, Mathurine était auprès de sa maîtresse.
— C’est très curieux, madame, dit-elle… C’est un nid d’abeilles, figurez-vous… un nid d’abeilles… Ainsi !…
Et comme Mme Lechanteur restait là, muette, les yeux fixes, ne comprenant pas, Mathurine poursuivit de sa voix chantante :
— C’est un nid d’abeilles… Madame veut bien que je lui raconte. C’est très curieux… Quand madame a été partie, j’ai visité la maison… Je suis montée au grenier… un bien beau grenier, qu’avait Madame… Dans un trou du mur, il y avait un nid d’abeilles. C’est très méchant, cela, madame, ça pique, ces petites bêtes… Au Guéméné, quand on trouve un nid d’abeilles, dans un mur, on l’enfume… Et toutes les abeilles meurent, et elles ne piquent plus. Alors j’ai apporté un fagot… j’ai mis le feu au fagot… le fagot a mis le feu au mur, qui était en planches… le mur a mis le feu à la maison, qui est vieille. Et voilà, il n’y a plus de nid d’abeilles, il n’y a plus de maison, il n’y a plus rien… C’est très curieux…
Mme Lechanteur n’entendait pas… Et, soudain, elle poussa un soupir, battit l’air de ses mains, et défaillit, toute pâle, entre les bras de Mathurine.
Troisième récit :