Quant au capitaine, il devint farouche, ainsi qu’une bête. Il ne quittait plus ses parcs, où, dans la pourriture jusqu’au ventre, il remuait avec des crocs les charognes, sur lesquelles les bigorneaux pullulèrent. Plusieurs semaines se passèrent, durant quoi on ne le vit ni à Audierne, ni à Pontcroix où il avait coutume d’aller, le samedi, faire ses provisions. Mais l’on ne s’inquiéta pas : « Il mange ses charognes, disait-on, pour faire des économies ».
Un jour, pourtant, quelqu’un se décida à se rendre au parc. La petite maison blanche, entre les pins, était tout ouverte.
— Hé ! capitaine ?
Personne ne répondit.
Le visiteur descendit vers le parc, toujours criant :
— Hé ! capitaine ?
Mais personne ne répondit.
Et quand il fut près du chantier, le visiteur recula d’horreur. Sur une pyramide de charognes verdissantes, d’où le pus ruisselait en filets visqueux, un homme qu’on n’eût pu reconnaître, car son visage était entièrement dévoré par les bigorneaux, qui avaient vidé ses yeux, rongé ses narines et ses lèvres.
C’était le capitaine Jean Kerkonaïc. Il avait raison… C’est de la viande qu’il leur faut !…