Un jour que j’étais descendu à la cave – Dieu sait pourquoi, par exemple –, je trouvai, au fond d’une vieille boîte d’épicerie, sous une couche épaisse de petit foin, dit d’emballage, je trouvai… quoi ?… un hérisson, Roulé en boule, il dormait de ce profond, de cet effrayant sommeil hivernal, dont les savants ne nous ont point encore expliqué la morphologie – est-ce ainsi qu’il faut dire ? La présence, dans une boîte d’épicerie, de cet animal, ne m’étonna pas autrement. Le hérisson est un quadrupède calculateur et fort « débrouillard ». Au lieu de chercher, pour l’hiver, un peu confortable abri sous un dangereux et aléatoire tas de feuilles ou dans le trou d’un vieil arbre mort, celui-ci avait jugé qu’il serait plus au chaud et plus tranquille dans une cave. Notez, en outre, que, par un raffinement de confortable, il avait choisi, pour l’hivernage, cette boîte d’épicerie, parce qu’elle était placée contre le mur, à un endroit précis où passe le tuyau du calorifère. Je reconnus bien là un des trucs familiers aux hérissons, qui ne sont pas assez stupides pour se laisser mourir de froid, comme de vulgaires purotins. L’animal, réveillé par moi progressivement, au moyen de passes savantes, ne parut pas non plus s’étonner outre mesure de la présence, dans la cave, d’un homme qui l’examinait indiscrètement, penché sur sa boîte. Il se déroula lentement, s’allongea peu à peu, avec des mouvements prudents, se dressa sur ses pattes basses, et s’étira comme