« C’était un portefeuille de maroquin noir, avec des coins d’argent… Jean Guenille l’ouvrit, en examina l’intérieur… Dans un des compartiments il trouva une liasse de billets… dix billets de mille francs attachés par une épingle.
» – Ça, par exemple !… répétait-il…
« Et, dodelinant de la tête, il ajoutait :
» – Quand je pense qu’il y a des gens qui ont des portefeuilles comme ça dans leurs poches… et dans leurs portefeuilles, des dix mille francs !… Si ça ne fait pas pitié…
« Il fouilla les autres compartiments du portefeuille… Il n’y avait rien… Pas une carte… pas une photographie… pas une lettre… .pas un indice, par où l’on pût connaître le propriétaire de cette fortune… qu’il avait là… dans la main.
« Et, refermant le portefeuille, il se dit :
» – Eh bien, merci !… Va falloir que je porte ça au commissaire de police. Ça va me déranger de ma route… je suis déjà bien… bien fatigué… Non, vraiment… je n’ai pas de chance, ce soir…
« La rue était de plus en plus déserte… Nul passant ne passait… Nul sergot faisant sa ronde…… Jean Guenille rebroussa chemin, et se rendit au commissariat de police le plus prochain…
« Jean Guenille eut beaucoup de peine à pénétrer jusqu’au magistrat… Ses vêtements en loques, la peau décharnée et cendreuse de son visage, firent qu’on le prit, tout d’abord, pour un malfaiteur. Et