voisin un marquis qui n’est pas fier. Ah ! nom d’un chien !… le bon garçon. Ça fait plaisir qu’il y ait des marquis comme ça…
Chaque fois que Chomassus venait se rendre compte de l’état des travaux, il était sûr de recevoir la visite du marquis, toujours gai de paroles, exubérant de gestes cordiaux. Les poussières de plâtre et la peinture fraîche ne l’effrayaient point. Il voulait tout voir.
— Mais c’est très chic, ici, mon cher. Ça se dessine. Ah ! vous en avez du goût… Vous savez que je suis jaloux de votre château. Il fait du tort au mien…
— Oh ! mon château ! s’excusait Chomassus.
— Mais oui… mais oui… Sapristi, mon cher, si ça n’est pas là un château… qu’est-ce que c’est ?
Il lui donnait des conseils pour les plantations, lui indiquait les meilleurs fournisseurs de la ville, le mettait au courant des habitudes, des mœurs du pays.
— Et vous savez… les élections municipales ont lieu l’année prochaine. Je compte absolument sur vous… Vous êtes en tête de ma liste… Si… si… j’y tiens… Et nous en ferons voir de drôles à cet ignoble gouvernement de trahison. Car vous êtes du parti des braves gens, vous, des vrais Français, du parti du Bon Dieu… nom de Dieu !… Le Bon Dieu n’est pas un cosmopolite, lui… c’est un Français…
Un jour, il voulut l’emmener déjeuner au châ-