Page:Mirbeau - Les Vingt et un Jours d’un neurasthénique, 1901.djvu/186

Cette page n’a pas encore été corrigée

Celui qui insulte une femme est… un lâche !

« Puis il s’effaça pour laisser passer les invités consternés.

« Un tonnerre d’applaudissements éclata dans la salle. Les spectateurs, exaltés par cette sortie vigoureuse et sublime, rappelèrent le père Plançon, frénétiquement. Mais le rideau resta obstinément baissé, malgré les cris, le trépignements, les enthousiastes bravos qui se prolongèrent durant une partie de l’entracte.

« Quant au père Plançon, ses camarades l’entouraient, l’accablaient de reproches.

» – Que vous est-il donc arrivé, père Plançon ? disait la grande coquette… Mais vous êtes donc devenu fou ?… Ou bien êtes-vous malade ?…

» – Non, madame la marquise, répondit noblement le père Plançon… Et ne me parlez plus jamais de votre honneur… Il n’y a pas deux honneurs… il n’y a que de braves gens…

« Puis, ayant levé vers les frises un doigt attestateur, il disparut à travers les ténèbres des décors… »


Et le père Plançon chantait toujours…